Disparition des abeilles
« Si l’abeille disparaissait de la surface du globe, l’homme n’aurait plus que quatre années à vivre » Albert Einstein ne l’a pas dit mais il aurait pu ! Sans doute pas vrai littéralement mais catastrophique quand même.
« Les abeilles sont de parfaits indicateurs de l’état de l’environnement. Nous ferions bien de nous en préoccuper » Joergen Tautz
Depuis plusieurs décennies, on constate une mortalité d’abeilles croissante dans les colonies partout en Europe et en Amérique du Nord.
Les facteurs suivants ont été systématiquement démontrés être à la base de ce déclin.
Insecticides, herbicides et fongicides présents sur (ou dans la sève) des plantes notamment la nouvelle génération d’insecticides/ fongicides néonicitinoïds appliqués en forme d’enrobage des graines comme le Régent, Poncho, Gaucho et plus récemment le Cruiser OSR pour le traitement du Colza - une plante très attractive pour les abeilles. Ces insecticides neurotoxiques bloquent les jonctions neuromusculaires de leurs victimes. Ils sont hautement toxiques non seulement pour les insectes mais aussi pour les agriculteurs qui les manipulent (> 5000 fois la toxicité de la DDT !). Les études récentes de l’INRA montrent leurs présences dans des échantillons du nectar et du pollen prélevés des champs de maïs, colza et tournesol et dans des échantillons de miel et de cire des ruches. On observe des concentrations d’environ 2ng/g qui ne sont pas immédiatement mortelles (ce qui explique leur homologation) mais sont suffisamment élevées pour déclencher un dérèglement des comportements cruciaux pour la colonie, comme la thermorégulation, stockage des réserves, communication entre abeilles et navigation. Ces poisons mènent donc à l’effondrement inexorable de la colonie.
L'action parasitique de l’acarien Varroa destructor
Infections virales des abeilles dues au stress occasionné par la varroase ou d’une apiculture industrielle non-respectueuse de l’abeille - transhumances excessives, récolte par soufflerie pour expulser les abeilles des hausses, etc.
La réduction de la biodiversité reste de loin la cause principale de la disparition des abeilles et d’autres insectes. Ainsi on observe une forte diminution en Europe d’oiseaux et de petits mammifères. Cette réduction de la biodiversité et liée à l’expansion urbaine et aux pratiques agricoles des 60 dernières années - mono cultures, la récolte pour l’ensilage avant ou pendant la floraison et maintenant une nouvelle menace, la poussée mondiale pour des biocarburants et tout ce que cela entraîne pour l’environnement. Toutes ces forces mènent à la déforestation, abattage des arbres, destruction des haies. Les insecticides et les herbicides réduisent encore plus la biodiversité et entraînent la disparition des espèces sur toute la chaîne de la vie à partir des invertébrés et jusqu’à l’homme lui-même.
Voici un article du Journal de Saône et Loire du 8 juin 2018 par Marc Piard et Pierre Duclos du GDSA71 sur les causes avérées de la mortalité hivernale en Saône et Loire:
Ce que vous, vous pouvez faire !
Indignez-vous !
Accroître la biodiversité dans votre jardin ou sur votre terrain
• N’utiliser ni insecticides ni herbicides - il y a beaucoup d’alternatifs - désherber au couteau/ à la binette, c’est bon pour votre santé ainsi que pour l’innombrables invertébrés et oiseaux qui vont vous remercier par leur présence
• Planter des arbres feuillus et mellifères (arbres fruitiers, tilleuls etc)
• Préserver et/ou planter des haies mellifères (par.ex. aubépine) - surtout éviter les résineux tels que les cyprès de Léyland
• Toutes ces suggestions vont améliorer votre vie ainsi que celle des plantes et animaux qui dépendent de la biodiversité à laquelle ils sont adaptés. Tout d’un coup, vous verrez les abeilles, papillons et libellules qui seront de retour.
Enfin la meilleure chose que vous pouvez faire c’est devenir un apiculteur observateur et respectueux de la nature !